dimanche 20 mai 2012

La Chasse aux Bêtises en images !

Ici : http://www.notele.be/index.php?option=com_content&task=view&id=19154&Itemid=31

Reportage de 2 minutes sur le spectacle "La Chasse aux Bêtises" (de 1:40 à 3:40)
Au Festival Sortilèges de Ath (Belgique).
Un dispositif Arts Nomades avec les membres du collectif Poetry In Motion (PIM's), Belgique.
Dramaturgie : Geneviève Genicot pour Ici/Ailleurs.

samedi 19 mai 2012

En souvenir, les textes du Transducteur!

Merci de nous avoir aidés à tester notre Transducteur de parole crypto-enfantine à rétroinduction ! Les Ouvreurs de fenêtres vous donnent rendez-vous très prochainement pour d'autres performances poétiques !

En attendant, voici certains des textes que nous vous avons délivrés au travers des écouteurs transductiles...

La ruelle des morts d'Hubert-Félix Thiefaine, extrait

Que ne demeurent nos automnes
Quand sonne l'heure de nos folies
J'ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles
D
es chrysanthèmes des boutons d'or
L
es deuils se ramassent à la pelle en bas
Dans la ruelle des morts


L'enfant terrible de Geneviève Genicot

Je veux
Je veux
Je veux
Des champs de fleurs
Pour y nicher ma tête dorée

Je ne comprends pas

Je veux
Aller au-delà du bois
Loin du monde sourd à ses propres cris

Je ne comprends pas

Je veux
Serrer dans mes bras, tout,
et sourire

Tu comprendras plus tard

Je ne veux pas comprendre mais
Aimer

Un jour tu sais

Un jour j’irai loin sur la mer et je rencontrerai
Des hommes au visage masqué
Là-bas
Il y aura le coeur battant de la forêt, des animaux et des hommes
Le monde sera beau à s’en faire mal
Les yeux seront turquoise
Et le chant de mon âme aussi

Tu crois ?

Je le sais du haut de mes trois pommes

Cette insolence !

C’est toi toi adulte insolent qui m’empêche de vivre
M’empêche de penser
M’empêche de ne pas m’empêcher
Avec ta

Défaite

Avec ta

Frousse

Avec ta

Couardise

Mais moi je sais que quand je serai grand tout sera
Différent
J’en fais le serment devant toi, vieillard
Et même
Pour prouver ma raison
Voici dans ma main
Un poignard
Et je tue en riant le monde ancien qui vit
En toi

Sensation d'Arthur Rimbaud

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue
Rêveur,
j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue

Je ne parlerai pas,
je ne penserai rien
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,

Et j'irai loin,
bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature,
heureux comme avec une femme


L'enfant voudrait de Paul Thierrin,
adaptation des Ouvreurs de Fenêtres


J'voudrais être un lapin. On saccagerait ma garenne, on me dénoncerait pour vol de carottes.
J'voudrais être un ver luisant. Pas question, les enfants dorment la nuit.
J'voudrais glapir comme le renard, ululer comme la chouette; les cris sont interdits dans la ville.
J'voudrais être un poisson rouge. Je ne trouverai pas de vasque, pas de teinturier pour me porter à l'écarlate.
J'voudrais être un lézard. On me gaverait de vitamines.
Être un feu vert et regarder passer les voitures.
Être une craie blanche et jouer des tours pendables au maître, écrire les mots en noir, à l'envers.
Être un dossier de tribunal, un épais dossier et m'essaimer dans le vent, page par page.
Être un ruisseau et couler dans la rue.
J'voudrais être une étoile et briller dans les prisons.
Être un saule pleureur et rire aux éclats dans les cimetières.
Être un escargot et gagner la course contre la montre.
Je voudrais être un enfant.
Impossible. On ne permet pas aux enfants d'être des enfants.